Le Bishorn – 4151m

Le Bishorn – 4151m

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Le Bishorn – 4151m

Avec cet article sur le sommet du Bishorn – 4151m en alpinisme, je vous propose un format spécial, la “fiche technique”.

Mon but est de concevoir des fiches techniques détaillées de certaines sorties sur le modèle des topo-guides.

Sorties de randonnées à pied, de randonnées en raquettes, de randonnées à skis, de sommets en alpinisme.

Ces sorties sont détaillées avec un texte “pas à pas”, avec les altitudes, les endroits importants et caractéristiques. Le tout entrecoupé de photos prises à différents endroits et en suivant le texte.

Enfin, un résumé des points importants : dénivelé, horaire, etc…

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Je vous emmène aujourd’hui découvrir un grand sommet glaciaire peu difficile, le Bishorn – 4151m.

Le Bishorn, culminant à 4 151 mètres (sommet Occidental), est un sommet des Alpes suisses dans le canton du Valais. Il possède un sommet oriental légèrement moins élevé (4133 m).

Toponymie : Etant un contrefort septentrional du Weisshorn, ce sommet est longtemps resté sans nom sur les cartes. Son nom provient probablement de bisst, en patois la bise qui souffle.

Le Bishorn est un sommet principalement neigeux. Trois glaciers se trouvent à son pied : le Bruneggletschär, le Turtmanngletschär et le Bisgletscher. Le Bisjoch sépare le Bishorn du Brunegghorn, alors que le Weisshornjoch le sépare du Weisshorn.

Premières ascensions

  • 1884 : première ascension de l’arête est-nord-est du sommet oriental (pointe Burnaby, 4 133 m) le 6 mai par l’Anglaise Elizabeth Burnaby accompagnée des guides Josef Imboden et Peter Sarbach.
  • 1884 : première ascension du versant nord-ouest du sommet occidental (4 151 m) le 18 août par G. S. Barnes et R. Chessyre-Walker et leurs guides Josef Imboden et J.-M. Chanton. C’est la voie normale.
  • 1922 : versant nord-est le 27 mai par Walter-E Burger et Willem-Hendrik Boissevin.
  • 1924 : face nord-est le 21 septembre par Émile-Robert Blanchet, Raphaêl Lochmatter et Kaspar Mooser.
  • 1979 : versant ouest le 8 août par Ewald Sutter, Yvonne Venema et Guus Vuyk.

Accès

Zinal est un village suisse situé à une altitude de 1670 m, au fond du Val d’Anniviers, une vallée latérale sud de la vallée du Rhône, dans le canton du Valais. Le ruisseau de la Navisence traverse le village et rejoint le Rhône à Chippis.

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Le Roc de la Vache, les Diablons et le Besso, un avant-corps du Zinalrothorn, s’élèvent à l’est au-dessus du village. À l’ouest du village s’élèvent la Corne de Sorebois et la Garde de Bordon. Plus haut dans la vallée se trouve les Plats de la Lé, un fond de vallée utilisé comme pâturage. Derrière elle, après un pas de rocher, la vallée se divise vers le Bishorn et le Weisshorn avec les glaciers du Weisshorn et de Moming qui émanent, ainsi que vers le glacier de Zinal, le Grand Cornier, la Dent Blanche et l’Ober Gabelhorn.

L’origine du mot Zinal vient des mots patois Chinal et Tsina, qui signifient chenal. C’est une allusion au fait que la vallée devient plus étroite à l’emplacement du village.

Le départ de la course se fait de Zinal (1670m). On y accède par la vallée du Rhône : Martigny puis Sierre et enfin Zinal. Se garer après le village, sur le parking payant de La Tsoucdanna (1675m). Il ne reste plus qu’à suivre les panneaux et les marques jusqu’à la cabane de Tracuit.

Carte

Le Bishorn – 4151m

Premier jour

Montée à la cabane de Tracuit

Du parking, traverser la route et partir vers l’Ouest à travers une forêt de mélèzes.

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Suivre le sentier qui monte sèchement. A 2000 mètres d’altitude (Croix), on sort de la forêt pour atteindre des alpages (Chalets)

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Quelques grands lacets permettent de prendre de l’altitude, et de se rapprocher du torrent du Barmé. Le sentier est équipé sur quelques dizaines de mètres pour monter sur un promontoire.

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Plus haut, au début d’un plateau herbeux, à 2478m d’altitude, un panneau indique le sentier pour la cabane de Tracuit. Partir sur la gauche.

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On passe devant le chalet de Composana. Au loin, on aperçoit déjà la cabane, sur une crête.

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La nouvelle cabane de Tracuit. Vers le Sud, le Zinalrothorn, la Dent Blanche et le Grand Cornier se dévoilent.

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Le Zinalrothorn (4221m). La Pointe de Zinal (3790m), la Dent Blanche (4357m) et le Grand Cornier (3961m).

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A l’Ouest et au Sud, que des jolis panoramas !

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Un peu plus haut, le Turtmanngletschär apparaît, ainsi que le Bishorn. Après une longue traversée, on remonte une pente d’éboulis.

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Le sentier grimpe enfin à travers de gros blocs puis passe à gauche d’une tour rocheuse.

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Pour monter à la brèche, des chaînes sécurisent le passage, raide sur une cinquantaine de mètres.

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De l’autre côté de cette brèche, on aperçoit la cabane de Tracuit. Le sentier presque horizontal est sécurisé aux endroits délicats par des cordes fixes.

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Après 4 à 5 heures de montée depuis Zinal, et 1600m de dénivelé, on arrive à la cabane de Tracuit (3255m).

Depuis la bosse à côté de la cabane, magnifique vue sur le sommet du lendemain, le Bishorn – 4151m.

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Le Turtmanngletschär est magnifique, tout en glace !

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De gauche à droite : Zinalrothorn (4221m), Ober Gabelhorn (4063m), Besso (3669m), Pointe de Zinal (3790m), Dent Blanche (4357m), Grand Cornier (3961m).

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Somptueux Zinalrothorn – 4221m au coucher du soleil !

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La cabane de Tracuit

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Etape incontournable de l’ascension du très convoité Bishorn – 4151m ou « 4000 des dames », la cabane de Tracuit ne désemplit pas. En 2013, elle a été entièrement rénovée et dispose désormais de 120 couchettes, dans un confort moderne et respectueux de l’environnement.

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Historique

1929. Inauguration de la cabane de Tracuit (ou Baumgartner). Joseph Baumgartner et ses fils Maurice, Pierre et André, sont les principaux donateurs. Edouard Vianin en est le premier gardien.

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1937. Agrandissement et augmentation de la capacité d’accueil, de 12 couchettes à 55, dont 8 prévues pour les dames.

1959. Abandon des ravitaillements avec les sympathiques mulets au profit des hélicoptères.

1966. Changement de gardien, Edouard Vianin passe la main à André Melly et sa famille.

1968. Agrandissement et augmentation de la capacité d’accueil, de 55 couchettes à 80.

1980. Agrandissement et augmentation de la capacité d’accueil, de 80 couchettes à 120.

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1981. C’est toujours la famille Melly qui tient la barre de la cabane, mais c’est Noël et son épouse, la nouvelle génération.

2003. David Melly (fils de Noël et Nicole et petit-fils d’André) devient gardien de la cabane.

2013. Arrivée d’Anne-Lise Bourgeois comme gardienne de la nouvelle cabane.

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Voici brièvement l’évolution de l’hébergement à plus de 3200 m au col de Tracuit ; étape obligée pour l’ascension du Bishorn, le très convoité “4000 des Dames “. Un exemple certes local mais qui illustre bien à lui seul la tendance constatée partout dans les Alpes. De simples abris en pierre ou en planches de mélèze, qui permettaient aux pionniers de l’alpinisme d’accomplir leurs exploits, à des refuges de montagne modernes qui offrent le confort attendu par les randonneurs et grimpeurs de ce début du XXIème siècle. C’est tout un pan de l’histoire de la montagne que l’on découvre en se penchant sur les 84 ans qui séparent l’inauguration du vénérable refuge Baumgartner en 1929 jusqu’à la construction d’une toute nouvelle cabane high-tech inaugurée à l’été 2013.

Le succès a toujours souri à cette cabane dès son ouverture grâce à sa situation et à son gardien. Edouard Vianin arrivait à faire des miracles en logeant jusqu’à 40 personnes avec 12 couchettes.

Les premiers travaux d’agrandissement entre 1937 et 1938 ont été réalisés également en moellons de roche, taillés sur place par des ouvriers spécialisés, afin de limiter un strict minimum le transport de matériaux de la vallée. Des transports qui, jusqu’en 1958, s’effectuaient à dos de mulet depuis Zinal.

On comprend mieux que le ravitaillement de la cabane était alors limité au strict minimum. L’usage en vigueur à l’époque était que chaque visiteur montait sa propre nourriture. Seul le bois de feu destiné à la cuisine et à un chauffage minimum était transporté depuis Zinal par des mulets, sans oublier bien sûr quelques harasses de Fendant. De nos jours tous les transports sont assurés par des hélicoptères.

Faute de source, l’approvisionnement en eau a été assuré au départ en fondant la glace ou la neige sur place avec les moyens du bord. Plus tard, des conduites mobiles sont installées chaque année sur la langue du glacier afin d’alimenter directement la cabane en eau de fonte durant les trois mois d’été qui connaissent la plus forte affluence.

Au fil des années et avec la démocratisation de l’alpinisme le succès de la cabane de Tracuit ne se dément pas. Néanmoins cette dernière ne correspondant plus au standard minimum attendu par les alpinistes et randonneurs de ce début du XXIème siècle, le comité engage une réflexion qui aboutit à la réalisation d’une toute nouvelle cabane et l’abandon de l’ancienne. Elle est inaugurée en été 2013.

Bien équipée et dotée des technologies actuelles, la nouvelle cabane de Tracuit offre à ses hôtes confort, sécurité tout en respectant l’environnement. Avec de tels atouts, elle ne peut qu’accroître l’intérêt des amoureux de la montagne, plus particulièrement pour le val d’Anniviers et la vallée de Tourtemagne.

L’aménagement de la cuisine a été conçu pour répondre aux exigences des hôtes, l’offre de la demi-pension s’étant généralisée dans les cabanes. Les hôtes bénéficient aussi de dortoirs confortables et d’un réfectoire lumineux face à la couronne impériale des Alpes Valaisannes.

Cabane de Tracuit CAS

Gardiens : Anne-Lise Bourgeois et Adrien Theytaz

Refuge gardienné de Mars à Septembre.

Gardé : 120 couchettes. Non gardé : 24 places

https://www.tracuit.ch/fr_fr/

Téléphone (en saison): +41 27 475 15 00

Réservation en ligne: RESERVATION

Hors gardiennage, un local de secours reste ouvert. Un poêle à bois permet de chauffer la pièce et de cuisiner.
Un dortoir de 24 places est également accessible. Paiement cash sur place ou par bulletin de versement.

Le Bishorn – 4151m

Le Bishorn est un sommet glaciaire plutôt facile, les pentes n’étant pas trop raides. Mais ces pentes sont assez crevassées ; l’encordement long sera de rigueur.

La vue à 360° du sommet est extraordinaire, sur les sommets du Valais, de l’Oberland, du Mont-Blanc et du massif du Mont Rose.

 

Cotations :  PD- II X1

 

Première ascension le 18 août 1884 par G.S.Barnes, R. Chessyre-Walker, Joseph Imboden et J.-M. Chanton.

Deuxième jour

Ascension du Bishorn

Départ tôt de la cabane.

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Contournez par la droite la bosse située à l’Est de la cabane en suivant un petit sentier qui passe à travers des blocs rocheux.

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A 3320 mètres d’altitude, on arrive au glacier, on chausse les crampons et on s’encorde. Remonter le glacier vers le Sud-Est pour contourner une zone très crevassée, puis longer des crevasses vers l’Est. On prend tout doucement de l’altitude.

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Au loin vers le Nord-Est, on devine les sommets de l’Oberland Bernois.

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Et vers l’Est, les derniers sommets du Valais.

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Vers 3500 mètres d’altitude, on remonte tout le glacier vers le Sud-Est, en contournant quelques grosses crevasses.

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La pente se raidit un peu !

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Au loin vers l’Ouest, on aperçoit le massif du Mont-Blanc.

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Et vers le Nord-Est, derrière nous, l’Oberland Bernois.

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Puis la pente diminue pour arriver au col entre les deux pointes du Bishorn.

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Partir sur la droite vers l’arête terminale.

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Il ne reste plus qu’à gravir la bosse redressée menant au sommet principal.

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Suivant la saison, cette pente peut être en glace et délicate !

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Et c’est l’arrivée au sommet du Bishorn – 4151m. 3h30 – D+ 900m

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Devant nous s’élève le Weisshorn (4505m), majestueux. Et à sa gauche, vers le Sud, le massif du Mont Rose.

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C’est une des plus belles vues des Alpes !

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A droite du Weisshorn, au bout de la vallée de Zinal, on reconnaît la Dent Blanche (4357m), et le Mont Blanc (4805m) au loin.

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En-dessous de nous, vers le Nord-Est, les sommets désertiques et caillouteux du Barrhorn (3610m).

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  Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu : Le Breithorn – 4163m 

Le Bishorn – 4151m

Redescente à la cabane de Tracuit

Reprendre les mêmes traces pour revenir à la cabane de Tracuit. 2h00 – D- 900m

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Redescente à Zinal

Partir derrière la cabane pour reprendre les chaînes prises la veille.

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Elles mènent sur le sentier qui plonge vers l’Ouest sur les alpages de Composana.

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Puis le sentier serpente à travers de belles prairies.

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On rejoint enfin Zinal, plus précisément le hameau des Mittains ; la route de Tracuit nous emmène directement au parking “Les Plats de la Lé”. 3h00 – D- 1600m

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Points pratiques essentiels

Montée à la cabane de Tracuit

Point de départ : Zinal. Parking “Les Plats de la Lé”

Durée montée : 4h30

Orientation : Ouest

Difficulté : T2 (Peu Difficile)

Dénivelé positif : 1600m

Altitude départ : 1675m

Altitude arrivée : 3255m

Ascension du Bishorn

Durée montée : 3h30

Durée descente : 2h00

Orientation : Nord-Ouest

Difficulté :  PD (Peu Difficile)

Dénivelé positif : 900m

Dénivelé négatif : 900m

Altitude départ : 3255m

Altitude arrivée : 4151m

Redescente à Zinal

Durée descente : 3h00

Orientation : Ouest

Difficulté : T2 (Peu Difficile)

Dénivelé négatif : 1600m

Altitude départ : 3255m

Altitude arrivée : 1675m

 

Bonne course…

Bien sûr, si vous ne vous sentez pas de partir seul, n’hésitez pas à faire appel au service d’un professionnel de la montagne, un Guide de Haute Montagne.

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